La maison de pierre date de 1728. Elle est à la fois le lieu de vie de la famille Riouspeyrous et celui où Thérèse reçoit les clients au milieu des jouets des enfants et aujourd’hui des petits enfants. Arretxea, littéralement« pierre maison la» – le basque se lit à l’envers-, est le cœur palpitant du domaine qui fut parmis les premiers à porter la petite appellation Irouléguy sur les fonts baptismaux des vignobles d’exception pour ne pas dire d’excellence.
La cave coopérative d’Irouléguy, le domaine Brana, le domaine Etxegaraya (aujourd”hui disparu) et le domaine llarria du vigneron Peio Espil avec lequel Thérèse et Michel Riouspeyrous s’associèrent un temps, étaient de ces pionniers visionnaires, bâtisseurs, rénovateurs de vignobles engloutis dans les affres du passé.
Michel, tôt orphelin de père, puisera à la barbe de son grand-père cette joie vigneronne, ce désir paysan, ce lien à la terre. Pourtant, suivant le vœux de sa mère, il devient professeur et enseigne la zootechnie au lycée agricole de Saint-Jean-Pied-de-Port. Ça dure un temps … Il se lasse, sa rencontre avec Thérèse lui donnera le courage de lâcher l’enseignement pour la culture.
Ensemble ils fondent Arretxea. Thérèse est alsacienne, vit à Bordeaux, c’était en 1989, ils avaient 2 hectares. En 1993, Michel et Thérèse s’émancipent de leur association avec le voisin, sortent les vaches de l’étable, à leur place se dressent bientôt des cuves en fibre, inox et béton. Le premier vin griffé Arretxea sort en 1993, leur fils lban a 7 ans, le petit Teo tout juste 3. « Les débuts ont été difficiles, on rasait les murs, le banquier ne voulait pas nous suivre, personne ne connaissait cet irouléguy.
Leur succès, la capacité de leurs vins à vieillir, leur attachement à cette terre douce et contrastée ont certainement contribué à l’installation de jeunes vignerons qui constituent aujourd’hui l’avenir du vin français.