Portrait / Portrait 2020

Club des Duadistes, le portrait du mois : Dewey Markham Jr.

Le DUAD est un prestigieux diplôme reconnu par le monde du vin en France et à l’étranger. Qui sont les membres du réseau formé par les Duadistes ? Chaque mois le DUAD’s club présente une ou un ancien Duadiste.

Mars 2020

Dewey Markham, Jr. photo

Auteur de l’ouvrage « 1855 : Histoire d’un classement des vins de Bordeaux », Dewey Markham Jr. est de la promotion 1997.

Son parcours :

New-yorkais de souche, Dewey Markham Jr. est diplômé de la New York University (Licence en Littérature Anglaise et Maîtrise en Cinéma). A l’approche de la trentaine, son parcours professionnel l’oriente vers la cuisine : il mène une brillante carrière qui le mène en 1986 à Paris, où il occupe le poste de Directeur de l’École de Cuisine La Varenne. De retour aux États-Unis, il travaille dans deux des plus importants magasins de vin de New York : Morrell and Company et Sherry-Lehmann Wines and Spirits. Le prestigieux Culinary Institute of America lui confie une série de cours sur le vin et il écrit « Wine Basics » (publié aux États-Unis par John Wiley and Sons), devenu un classique du genre avec treize rééditions.

En 1993, Dewey Markham Jr. s’installe à Bordeaux pour entreprendre un travail de recherche sur l’histoire de la classification des vins de Bordeaux. Il publie en 1997 « 1855 : Histoire d’un classement des vins de Bordeaux » (publié aux États-Unis par John Wiley and Sons et en France par les Éditions Féret), ouvrage unanimement salué par la critique et les professionnels. Auteur, formateur, conférencier et organisateur de visites dans le vignoble bordelais, Dewey Markham Jr. est également intervenant professionnel à l’ISVV.

Son site : DMjWineWorks

Dewey Markham Jr. 

Pourquoi avoir choisi de passer le DUAD ?

La décision de passer le DUAD fut presque due au hasard : j’étais juge aux Citadelles du Vin où j’ai fait la connaissance de Gilles de Revel. Il m’a parlé du DUAD et m’a invité à visiter la faculté d’œnologie pour voir les installations et en apprendre davantage sur le programme. A cette époque, j’étais vers la fin de mon travail sur mon livre sur le classement et donc l’idée de suivre un cours de dégustation m’a paru très intéressante.

Que vous a apporté le diplôme ?

Le diplôme a donné une reconnaissance supplémentaire à la réputation établie grâce à mon livre : en France, le DUAD est une référence incontournable, après tout. Mais plus important que le diplôme fut tout le processus pour l’obtenir. Lorsque j’ai appris que le DUAD était un cours de dégustation, j’ai cru que j’aurais mon nez enfoncé dans un verre tout le temps en identifiant des arômes, mais c’était beaucoup plus que ça : toucher à tous les aspects de la viticulture, de la viniculture, de l’histoire et du commerce du vin m’a donné une base très solide qui m’a permis d’avancer plus loin, plus vite dans les autres domaines du vin. Je peux dire sans hésitation qu’après mon livre je n’aurais pas pu appréhender aussi bien d’autres domaines (l’enseignement, l’écriture d’articles, les traductions, l’œnotourisme, les conférences et tout le reste) sans avoir l’orientation donnée par le DUAD.

Quel est le meilleur souvenir que vous gardez de cette année de formation ?

Les séances avec Denis Dubourdieu. Ses cours étaient exigeants, presque effrayants, mais son approche dans sa totalité était plus qu’une formation, c’était une initiation à une philosophie du vin. Inestimable !

Et le pire souvenir ?

Le pire souvenir fut lorsque j’ai entendu les mots « cycle de Krebs » et fus renvoyé à mes cours de biologie au lycée, avec toutes les difficultés que ça m’a donné…

Y a-t-il un cours ou une dégustation qui vous a marqué en particulier ?

La séance dans la salle de dégustation qui a commencé avec un échantillon d’ethyl-4 phenol, que j’ai identifié comme « sparadrap » (« Band-Aid » en particulier). Lorsqu’il fut révélé comme « sueur de cheval », j’ai compris que beaucoup de références de dégustation que je trouvais incompréhensibles dans mes lectures l’étaient parce que les expériences qui les ont engendrées sont étrangères à ma vie actuelle. J’ai souvent coupé mes doigts et j’ai utilisé des sparadraps, mais j’ai eu très peu d’opportunités de voyager à cheval et de sentir sa sueur. Depuis, lorsque je sens des sparadraps dans un vin, je dis « sueur de cheval », et lorsque je lis « sueur de cheval » dans une note de dégustation je pense « sparadrap ».

Etes-vous resté en contact avec des Duadistes de votre promotion ?

Depuis notre promotion en 1997, presque tous les ans, je réunis autour d’un dîner environ une demi-douzaine de camarades de cours pour garder le contact, et -surtout- bien manger et bien boire.

Être Duadiste, pour vous, c’est… 
C’est faire partie d’un groupe qui partage une approche, une conception du vin qui est pour beaucoup dans la création, l’appréciation et la compréhension d’un monde qui touche les sens, l’intellect et le plaisir qui enrichit la vie de tous les jours.

Interview réalisée par Audrey Marret