Le DUAD est un prestigieux diplôme reconnu par le monde du vin en France et à l’étranger. Qui sont les membres du réseau formé par les Duadistes ? Chaque mois le DUAD’s club présente une ou un ancien Duadiste.
Responsable des Visites Hennessy, Stéphane Daugeron est de la promotion 2015
Son parcours
Depuis toujours passionné par le vin, Stéphane Daugeron a fait une brillante reconversion en obtenant un MBA wine and spirits à Kedge Business School en 2013. Choisissant de parfaire ses connaissances techniques et en matière de dégustation, il est diplômé du DUAD en 2015. Consultant indépendant, il est rapidement recruté par la Maison Hennessy, à Cognac. Depuis 2016, Stéphane Daugeron gère l’ensemble de l’offre œnotouristique du groupe à travers Les Visites Hennessy. Avec un photographe professionnel, il poursuit également le projet d’un livre sur les vins du Mâconnais et recherche un éditeur pour concrétiser ce projet..
Pourquoi avoir choisi de passer le DUAD ?
J’ai commencé des études de commerce à Bordeaux, dans les années 90. Puis j’ai travaillé près de 15 ans dans les assurances, durant une première partie de ma vie professionnelle. En parallèle, à Bordeaux, j’ai développé la passion du vin. Cela a commencé lors d’un petit job de chauffeur de maître pendant mes études pour le Château Lafite Rothschild. J’avais été emballé par tout ce que me faisait découvrir l’équipe du château. A Paris, j’ai continué à découvrir des régions viticoles, à prendre des cours de dégustation, à acheter du vin pour constituer une cave assez importante. Je suis devenu un amoureux de la Bourgogne où j’ai fini par acheter une maison.
Durant toutes ces années, j’avais vraiment envie de faire quelque chose indépendamment de mon parcours professionnel : le DUAD ! J’avais lu un livre d’Emile Peynaud qui parlait de cette formation. C’était une sorte de rêve : je me disais qu’un jour, je ferai le DUAD. Juste comme un accomplissement personnel. Autour de la quarantaine, j’ai eu envie de basculer professionnellement et j’ai entrepris une reconversion en suivant un MBA wine and spirits à Kedge, l’école de mes premières études ! Je voulais absolument compléter cette expérience par une approche plus technique, plus axée sur le produit. J’ai donc suivi le DUAD un an après.
Que vous a apporté le diplôme ?
Au-delà de mon poste professionnel actuel, le DUAD m’a apporté pas mal d’amis et surtout beaucoup de plaisir. La formation a été un réel plaisir permanent pour moi. Il y avait peut-être des cours qui me passionnaient moins que d’autres, mais ce qui est certain, c’est que ma motivation était toujours au maximum quand je faisais la route tous les lundis matins et les vendredis après-midi pour aller à Villenave d’Ornon. Je crois que nous avons eu aussi la chance d’être la dernière promotion à avoir Denis Dubourdieu pour enseignant, ce qui est un souvenir immense parce qu’il incarnait vraiment le professeur universitaire dans toute sa splendeur, celui qui partage sa connaissance avec passion, pragmatisme. L’autre particularité pour moi, c’est d’avoir retrouvé Axel Marchal, qui était un compagnon de club de dégustation à Paris pendant dans nos vies précédentes. Lors de cette année-là, je l’ai eu comme professeur ! C’était sympa de se retrouver dans ce nouveau contexte.
Quel est le meilleur souvenir que vous gardez de cette année de formation ?
Avec quelques membres nous avions fait un groupe de dégustations appelé “les pépins” pour déguster encore plus de vins en affichant notre identité d’étudiants duadistes. Je me souviens d’un superbe voyage en Bourgogne. Bref, nous profitions à 200 % de ce que nous apprenions. Il faut se rappeler que nous étions au temps de la création du premier Vinexpo, de l’arrivée sur le marché du millésime 1982 dont certains dégustateurs pensaient qu’il était inférieur au 1981 et même au 1980, des débuts de la vente en primeur aux particuliers…
Et le pire souvenir ?
En fait je n’en ai pas vraiment, à part le fait de devoir subir les bouchons de la rocade de Bordeaux chaque semaine ! En dehors de cela, cette année n’a été que du bonheur et que du plaisir d’apprendre, de vivre, de ressentir de nouvelles choses. Je n’ai rencontré que des gens très sympathiques, aussi bien chez les étudiants que chez les enseignants. Donc non, je n’ai pas de mauvais souvenirs en tant que tels. Il faut dire aussi que, contrairement à d’autres camarades, je prenais aussi beaucoup de plaisir à étudier les sujets liés à la chimie. Je me suis même posé la question d’enchaîner ou pas sur un DNO (diplôme national d’œnologue).
Y a-t-il un cours ou une dégustation qui vous a marquée en particulier ?
La première séance de dégustation, avec Frédéric Brochet, où nous étions mis dans des conditions très particulières de dégustation pour nous sensibiliser à toute la pollution périphérique que l’on peut avoir lors d’une dégustation. Nous avions dégusté notamment un premier cru, un grand vin de 1989 et Frédéric Brochet nous l’avait décrit de façon à nous influencer. En plus, il avait rajouté une mauvaise lumière. 90 % des dégustateurs avaient trouvé le vin très mauvais. Quand ils ont su de quel vin il s’agissait, la tendance s’est inversée ! C’était vraiment passionnant comme un exercice. Un moment étonnant et fondateur pour déguster en professionnel.
Etes-vous restés en contact avec des Duadistes de votre promotion ?
Je suis notamment resté en contact avec Annabelle Grellier, directrice export au Château Palmer, à Margaux. J’ai également gardé des contacts via les réseaux sociaux, mais le fait est que je suis un peu loin de Bordeaux pour participer aux dégustations du DUAD’s Club. Et c’est un grand regret !
Être Duadiste, pour vous, c’est…
Ce que j’aimerais, c’est vraiment faire partie d’une confrérie, d’un groupe où l’on peut s’enrichir les uns les autres de nos expériences sur plusieurs années. Les Duadistes ont au moins une chose en commun : nous savons parler du vin de manière relativement identique. Et je pense que nous sommes capables de parler de plein de choses avec la même sensibilité, la même précision, la même rigueur.
Un dernier mot ?
Je tenais à remercier Véronique Sanders, du Château Haut-Bailly, à Léognan. Elle m’avait soutenu avec beaucoup de gentillesse lorsque j’avais déposé ma candidature pour le DUAD. Ce geste illustre bien la solidarité des Duadistes, aussi envers les futurs Duadistes.
Propos recueillis par Audrey Marret