Portrait

Club des Duadistes, le portrait du mois : Régis Deltil

Le DUAD est un prestigieux diplôme reconnu par le monde du vin en France et à l’étranger. Qui sont les membres du réseau formé par les Duadistes ? Chaque mois le DUAD’s club présente une ou un ancien Duadiste. Diplômé de la promotion 2006, le caviste bordelais Régis Deltil, créateur du groupe Passion Vins, a mis en place l’assortiment de quelque 800 références proposées à la cave de la Cité du Vin, à Bordeaux.

OCTOBRE 2021

 RégisDELTIL
Régis Deltil lors des vendanges symboliques des vignes de l’aéroport deBordeaux-Mérignac.

Son parcours

« Après avoir été pendant 27 ans chef d’entreprise dans la distribution de produits industriels, j’ai cédé mon entreprise en 2001 et deux ans plus tard j’ai décidé de me « reconvertir » dans un secteur « plaisir » que je pratiquais en tant qu’amateur : le vin. Mais plutôt dans la partie distribution que production. En 2004, j’ai repris trois micro-sociétés dans des secteurs différents (grands crus, étiquettes personnalisées, export) ainsi qu’une cave à Pessac, en Gironde. Désirant développer mes compétences, rapidement, j’ai eu envie d’acquérir une formation solide, et j’ai candidaté au DUAD en 2005 pour être pris en 2006.

Au fil des ans, l’activité qui m’a le plus intéressé et passionné est l’activité de caviste. Aujourd’hui, l’organisation Passion Vins comprend : une petite société de négoce (clientèle restaurants), une cave de 400 m2 à Pessac (Vinimarché), un bar à vins éponyme aux Halles de Bacalan, à Bordeaux. Et en 2014 nous avons obtenu la concession de l’exploitation de la cave de la Cité du Vin, Latitude 20, ouverte en juin 2016. Pour cette cave nous avons mis en place un assortiment d’environ 800 références dont 450 de vins de plus de 70 pays. En novembre 2021, nous serons partenaires d’un nouveau bar à vins dans le Nord de la France. ».

 

En savoir plus :
Le site de Vinimarché.
Le site de Latitude 20, la cave à vin de la Cité du Vin à Bordeaux.

 

Pourquoi avoir choisi de passer le DUAD ?

J’ai choisi de passer le DUAD pour quatre raisons :
– Développer mes compétences et mon entraînement en dégustation de vins et être capable de mettre les bons mots sur les parfums, sensations… et défauts !
– Accroître mes connaissances en matière technique viti et vinicole.
– Découvrir des vins de pays ou régions que je connaissais mal.
– Me faire des amis et un réseau dans ce métier nouveau pour moi.
Il est clair que le cadre du DUAD, la compétence et la qualité des professeurs, ainsi que mes camarades de promo, ont largement favorisé l’atteinte de ces objectifs ! Et le diplôme apporte assurément une certaine reconnaissance professionnelle dans le métier du vin, surtout à Bordeaux.

Quel est le meilleur souvenir que vous gardez de cette année de formation ?

Il y en a eu plusieurs ! D’abord la joie d’obtenir le diplôme ! Ensuite la grande qualité des intervenants et professeurs : Denis Dubourdieu, Fréderic Brochet notamment. Le pire souvenir : les symboles chimiques lorsque l’on parlait de la cellule des levures et bactéries… Ces cours étaient interminables.

Y a-t-il un cours ou une dégustation qui vous a marquée en particulier ?

Le cours qui m’a le plus marqué est celui dispensé par Jean-Claude Berrouet [l’œnologue Jean-Claude Berrouet a notamment travaillé au Château Petrus pendant plus de 40 ans, NDLR] et une phrase prononcée que j’aime à répéter : « Il paraît qu’il y en a qui mettent des notes à des bouteilles de vin ? C’est étonnant, je n’ai jamais entendu parler de notes pour un Picasso, un Monet ou une symphonie de Beethoven. » (Je ne garantis pas l’exactitude des artistes cités !)
La dégustation qui m’a marquée portait sur le vin et la presse viticole. Une dégustation comparative – à l’aveugle – de grands crus classés d’un millésime « fameux » et d’un « petit millésime » 10 ou 15 ans après. Les résultats sont étonnants, surprenants : ce ne sont pas les plus chers ou les plus fameux les meilleurs !

Etes-vous restés en contact avec des Duadistes de votre promotion ?

Oui. Je suis resté en contact avec plusieurs Duadistes de ma promotion, dont certains font partie du comité de dégustation de Latitude 20, ou avec qui j’ai réalisé de belles dégustations ou dîners à la Cave de la Cité. Ou tout simplement, à qui j’achète des vins !

 Être Duadiste, pour vous, c’est…

D’abord être humble en parlant du vin, dont la dégustation ou l’appréciation est un sujet éminemment subjectif. C’est ensuite être passionné, curieux, convivial, partageur !

 Questions bonus : Comment sélectionnez-vous les vins qui sont proposés à Latitude 20, la cave à vin de la Cité du Vin ?

Le comité de dégustation de Latitude 20 (et des autres entités de Passion Vins) se compose d’une trentaine de membres, femmes et hommes d’âges et d’horizons différents, certains Duadistes bien sûr, d’autres ayant un passé ou des compétences reconnues en dégustation, d’autres pas forcément professionnels du vin ! Mais en tous cas amateurs.
Soit nous sollicitons des producteurs suite à un besoin particulier exprimé (cépage, région, millésime etc.), soit nous recevons des échantillons adressés directement par les producteurs, à l’issue de rencontres sur des salons notamment.
Les dégustations se font à l’aveugle, par table de cinq personnes ; chaque table goûte entre 20 et 25 vins. Les notations sont individuelles, sur des fiches qui peuvent être consultées ensuite. Les tables sélectionnent en fonction des séries plusieurs vins qui sont ensuite regoûtés par l’ensemble des dégustateurs à la fin de la première sélection.
Nous avons un « cahier des charges de dégustation » qui serait peut-être long d’exposer ici, mais qui obéit à sept critères principaux. Un vin sélectionné ne correspond pas forcément à un référencement : viennent ensuite des critères de construction de gammes, de prix, de besoins spécifiques etc…

Avez-vous eu récemment un coup de cœur ou une belle surprise lors d’une dégustation de vin étrangers ?

Lors du dernier comité nous avons très bien noté deux vins de Taiwan, du seul viticulteur de l’île ; ces deux vins mutés ont été surprenants, avec un bel équilibre sucre et acidité et de jolies notes de rancio qu’on apprécie dans ce type de vin.

 

Propos recueillis par Audrey Marret