Le DUAD est un prestigieux diplôme reconnu par le monde du vin en France et à l’étranger. Qui sont les membres du réseau formé par les Duadistes ? Chaque mois le DUAD’s club présente une ou un ancien Duadiste. Diplômée de la promotion 2016, Pierre Cazeneuve est vigneron au Château Paloumey
.Son parcours
« Je suis fils de vigneron, originaire de Gironde. Mes parents ont possédé une première propriété à Plassac dans les années 80 avant de démarrer l’aventure au Château Paloumey entre 1989 et 1990. Ma mère, Martine Cazeneuve, et moi-même âgé de 13 ans avons replanté l’ensemble des vignes.”J’ai donc démarré ce parcours à 13 ans avant d’intégrer une école d’ingénieur en agriculture à Toulouse. Je suis ensuite parti aux États-Unis et à mon retour en France j’ai travaillé dans l’agro-industrie, plus précisément dans la commercialisation des fournitures pour l’agriculture. J’ai travaillé à Saint-Malo pendant 6 ans et j’ai ensuite fondé une entreprise spécialisée dans la dépollution des sols, à Paris avec mon frère. Le travail en lien avec l’environnement nous tient à cœur, je voulais l’inclure dans ma démarche professionnelle.
Un jour, alors qu’une ouvrière eu des problèmes de santé, ma mère m’appela pour me demander de l’aide pendant les vendanges. Je suis donc allé la rejoindre au Château Paloumey, c’était les vendanges du millésime 2013, l’année était difficile ! Ce retour aux sources m’a donné l’envie de reprendre ce travail et après réflexion, en 2015 j’ai choisi de quitter Paris et rentrer à Bordeaux pour me rapprocher de ma famille. Je repris alors l’exploitation familiale du Château Paloumey pour la grande joie de ma mère».
Pourquoi avoir choisi de passer le DUAD ?
« Lorsque je repris le Château Paloumey, j’avais des connaissances en agriculture et en gestion d’entreprise grâce à mon parcours universitaire et professionnel. Cependant, j’avais besoin de me former à la dégustation de vins. Le D.U.A.D était le diplôme le plus adapté, un passage obligé avant la reprise du Chateau Paloumey. Je devais progresser dans mes connaissances en dégustation mais également en œnologie. Le D.U.A.D contribue grandement à l’acquisition de connaissances œnologiques, en plus de l’aptitude à déguster. C’était la formation idéale pour mon projet professionnel ».
Que vous a apporté le diplôme ?
« Plein de choses ! Premièrement, de nombreuses connaissances en œnologie grâce aux cours de grand niveau avec des professeurs reconnus qui enseignent la science aux futures œnologues au sein de l’ISVV (Institut des Sciences de la Vigne et du Vin). Outre cette partie théorique, le D.U.A.D m’a apporté une aptitude à la dégustation qui m’a permis de grandir, de comprendre ce qu’est un vin, d’identifier les typologies de vin et évidement reconnaitre leurs défauts et leurs qualités.
Deuxièmement, le D.U.A.D a décuplé mon appréciation des vins. Il m’a donné la possibilité de découvrir des vins de divers lieux. J’ai alors commencé à découvrir les vins d’autres régions, cela m’a fait grandir et a élargi mes connaissances œnologiques.
J’ajouterais aussi que le D.U.A.D m’a permis de créer et d’agrandir mon réseau, de côtoyer des personnes qui ont vécu les mêmes ressentis que moi. Nous reprenions tous des études après une expérience professionnelle. Le D.U.A.D est un diplôme exigeant et cela nous a permis de former une communauté.
Enfin, troisièmement, le D.U.A.D m’a apporté un regard nouveau envers les chercheurs en œnologie qui ont un rôle fondamental pour notre filière. Aujourd’hui, j’ai choisi d’intégrer cette approche scientifique dans mon activité de vigneron à Paloumey. Ma rencontre avec Axel Marchal, responsable du D.U.A.D et enseignant de ce diplôme a été importante pour me rapprocher de la science. Deux ans après ce diplôme, Axel Marchal est devenu notre conseiller à Paloumey ».
Quel est le meilleur souvenir que vous gardez de cette année de formation ?
« Ils sont nombreux et importants à plusieurs niveaux. Des dégustations magistrales avec Denis Dubourdieu et Jean Claude Berrouet. La qualité des dégustations et des vins m’a laissé un grand souvenir de ces moments.
Un autre grand souvenir est lié à la communauté, à notre promotion très solidaire. Nous avons partagé de nombreux moments ensemble, des soirées, des dégustations et la grandiose remise de diplôme au Château Léoville Poyferre. Après la remise de diplômes, nous nous sommes retrouvés au Château Paloumey, c’était une soirée de finale de football : France- Allemagne. Il faisait très beau, nous avons terminé la soirée dans la bonne humeur, c’était incroyable. Un moment de richesse humaine que je n’oublierai pas ».
Et le pire souvenir ?
« Je dirais le premier examen du premier semestre ! Cela faisait longtemps que j’avais quitté l’école, je n’avais plus l’habitude. Je connaissais le sujet mais j’avais mal géré mon temps. J‘ai rédigé des pages et des pages pour la première question et je me suis retrouvé avec 15 minutes pour rédiger les dernières questions … C’était horrible de rater cet examen auquel je m’étais tellement préparé. Je me sentais tétanisé à la fin de l’épreuve. Je pense que les enseignants n’ont pas pu me relire ! »
Y a-t-il un cours ou une dégustation qui vous a marqué en particulier ?
« Beaucoup de dégustations avec Axel Marchal et Denis Dubourdieu. Sans doute, la dégustation d’un Margaux 1989 et celle d’un Léoville-Las-Cases 1989. Deux bombes extraordinaires ! Un souvenir et une émotion que je peux encore ressentir. Accompagné par Denis qui, à l’époque, était déjà malade. Sa manière de conduire la dégustation était très touchante. Il nous a transmis son savoir et sa passion pour le vin. Je garde aussi le souvenir de la dégustation d’un Bel air-Monange avec Jean-Claude Berrouet ou encore d’un Château d’Yquem, d’une bouteille de champagne Roederer, de nombreuses références grandioses ».
Êtes-vous resté en contact avec des Duadistes de votre promotion ?
« Oui, nous nous croisons régulièrement. Les DUADISTES sont partout : courtiers, négociants et vignerons. Nous partageons la même filière et avons la chance de nous retrouver grâce à nos activités ».
Être Duadiste, c’est…
« C’est une fierté parce que ce diplôme est très exigeant. La précision demandée en dégustation me rend fier d’avoir réussi. Aucun autre diplôme de dégustation ne m’a autant appris que le D.U.A.D. Je remercie le travail de ces enseignants passionnés et la personne en charge de la préparation de ces dégustations comme Elodie.
Nous appartenons à une communauté. Je retrouve des duadistes d’autres promotions, nous avons un ressenti commun et nous sommes tous fiers de ce diplôme qui nous a apporté beaucoup de savoir et d’émotions ».
Crédit photo Besnard Apprentis d’Auteuil