Le DUAD est un prestigieux diplôme reconnu par le monde du vin en France et jusque dans les pays russophones ! Chaque mois le DUAD’s club présente une ou un ancien Duadiste. Originaire d’Ukraine, Nathalia Startchenko, guide spécialisée, formatrice, consultante et journaliste, est diplômée de la promotion 2006
Son parcours
« Arrivée d’Ukraine en France en 1997, j’ai suivi un doctorat de lettres modernes à Bordeaux mais j’ai changé de cap après avoir rencontré le monde du vin. Je me suis spécialisée dans l’œnotourisme pour les clients russophones, aussi bien professionnels qu’amateurs. Mais je suis aussi guide-conférencière, interprète-traductrice, formatrice, consultante, dégustatrice et journaliste. Tout en rapport avec ma langue maternelle qu’est le russe et le vin, bien entendu !».
En savoir plus :
Le site de Star Wine Tour.
Pourquoi avoir choisi de passer le DUAD ?
Au début, je travaillais comme interprète russe pour les négociants de Bordeaux. C’est là que j’ai découvert le monde du vin. J’ai décidé d’approfondir mes connaissances œnologiques pour pouvoir les partager avec les personnes russophones qui commençaient à venir à Bordeaux à partir du début des années 2000.
Que vous a apporté le diplôme ?
Les connaissances avant tout ! Mais aussi du relationnel. J’ai rencontré beaucoup de personnes passionnantes et passionnées avec qui je partage l’amour du bon vin.
Quel est le meilleur souvenir que vous gardez de cette année de formation ?
Les cours de Denis Dubourdieu sont mon meilleur et mon pire souvenir. Je buvais les paroles du professeur tellement il était passionnant à écouter. Mais je me souviens aussi de mon stress à l’écrit quand le sujet fétiche du professeur est tombé : le débourbage. Et je vois encore mon voisin de table en train de dessiner le schéma chimique du processus de débourbage et moi, sueur au front, armée juste de mes bagages littéraires, j’essayais de toutes mes forces de reproduire le cours le plus fidèlement possible.
Y a-t-il un cours ou une dégustation qui vous a marquée en particulier ?
J’adorais les cours du professeur Philippe Roudié qui nous avait présenté l’histoire du vignoble bordelais. Il m’a donné de solides connaissances qui m’aident énormément dans l’exercice de mes différentes activités. Quant à la dégustation, je pense que c’est celle animée par l’œnologue Jean-Claude Berrouet autour des vins de Pomerol. Je me souviens aussi de la question posée au professeur par l’un des étudiants : « Vous faites du vin au Château Petrus et à La Fleur Petrus. Pourquoi y a-t-il une telle différence de prix entre ces deux vins ? » Et Monsieur Berrouet qui répond : « Et pourquoi vous, vous payez aussi cher la bouteille de Petrus ? »
Etes-vous restés en contact avec des Duadistes de votre promotion ?
Oui, avec plusieurs personnes d’ailleurs ! J’ai rencontré de vrais amis lors de mon année de DUAD avec qui je partage régulièrement de très bons moments autour de beaux flacons !
Être Duadiste, pour vous, c’est…
Être Duadiste, pour moi, c’est être initié au monde subtil et passionnant du vin de la meilleure façon possible que ce soit ! C’est pouvoir apprécier le vin à sa juste valeur et savoir détecter ses défauts. C’est d’ailleurs le seul bémol de cette formation. Je ne peux plus boire de mauvais vins et je ne sais plus dire aux amis pour leur faire plaisir : « Oui, c’est un bon vin ». Je suis obligée de me contenter d’un : « Il est intéressant… »
Questions bonus : Vous êtes guide spécialisée auprès de voyageurs russes. Y a-t-il des différences notables entre Russes et Français, dans la façon de déguster et d’apprécier les vins ?
J’ai rencontré aussi bien les amateurs que les professionnels du vin. La plus grosse différence est que les Russes ne sont qu’au début de leur parcours, à la différence des Français, quant à l’art de la dégustation. Mais ils avancent à grands pas et veulent apprendre à travers les voyages œnologiques et les écoles du vin dont il y a un bon nombre en Russie et dans tous les pays de l’Europe de l’Est.
Propos recueillis par Audrey Marret