Portrait

L’entretien du DUAD’S CLUB : Dominique de Beauregard

Le DUAD est un prestigieux diplôme reconnu par le monde du vin en France et à l’étranger. Qui sont les membres du réseau formé par les Duadistes ? Chaque mois le DUAD’s club présente une ou un ancien Duadiste.

JANVIER 2023

 Dudeauregard

Bordelais depuis l’âge de 15 ans, j’ai effectué un diplôme d’œnologue puis été formé au management par la qualité. Au cours de ma vie professionnelle, mes fonctions en entreprises ont évolué : technicien, au chai, au labo, qualiticien, acheteur, commercial (un peu), directeur de sociétés et R&D pendant 10 ans chez Chêne & Cie (maison-mère de Taransaud) avec ‘‘qualité’’ comme maître-mot, aujourd’hui consultant, dans le négoce, en propriétés, en tonnellerie. J’ai exercé en France et à l’étranger, en Afrique du Sud, Algérie, …
Depuis 1980 j’ai assisté et participé à de nombreux changements de paradigmes parmi lesquels, les progrès dans la maîtrise du goût des vins par la science œnologique et les équipements, le bouleversement du style Bordeaux rouge en partie dû au changement climatique (mon 1er stage de vinif. en 1974), le développement des marques de vins de châteaux et non plus de négoce, la prépondérance de la communication avec les critiques, les salons et internet, sans parler du bio. La tonnellerie a évolué de façon analogue en internationalisant à plus de 60% ses expéditions.
Mon année de diplôme : 1984

 

Pourquoi avoir choisi de passer le DUAD ?

Jeune œnologue, je travaillais à Floirac rive droite de Bordeaux, dans une maison de négoce. Mon patron était Gabriel Dulong auquel je rends hommage. On exerçait un métier comme il ne s’en fait plus à Bordeaux : 70% de vins blancs en vrac, vite assemblés et stabilisés, expédiés en vrac par trains citernes ou camions citernes. Nous cherchions à développer les mises en bouteilles de vins rouges de cépages et d’AOC, pour vendre en grande distribution et aussi sur d’autres continents, avec pour obligation la recherche d’amélioration de la qualité gustative. Il y avait de nombreux défis à appréhender. Dans ce contexte, j’ai souhaité progresser en analyse sensorielle.

 

Que vous a apporté le diplôme ?

Un approfondissement de mes connaissances en analyse sensorielle ainsi que l’ouverture à d’autres vins et alcools. Au négoce je dégustais tous les jours, plusieurs heures par jour, pour les achats et les assemblages. Les dégustations du DUAD m’ont réappris l’analyse, la recherche de descripteurs. Pascal Ribéreau-Gayon m’a dit : « déguster, quelle que soit la fonction qu’on exerce dans le monde du vin, prime sur le reste ». Dans les travaux de R&D que je conduis aujourd’hui sur « Bois & vin » ou d’autres sujets, l’objectif de l’essai s’apprécie par dégustation..

 

Quel est le meilleur souvenir que vous gardez de cette année de formation ?

Je ne garde que de bons souvenirs. Les meilleurs ? Jean-Claude Berrouet ? Ou anecdotique, les intervenants en charge des marques de blancs chez un négociant nous démontrant qu’un vin « à défaut » pouvait apporter un plus dans une cuvée (!) bien illustré par un sauvignon végétal relevant un vin blanc lourdaud.

 

Et le pire souvenir ?

La terreur du rhume ; la crainte de ne pas identifier la molécule test ; la course contre le temps ; me délecter à l’université au DUAD tout en faisant tourner cette cuverie un peu folle !

 

Y a-t-il un cours ou une dégustation qui vous a marqué en particulier ?

Des dégustations magnifiques de vins fabuleux que je n’avais jamais approchés, Pichon Comtesse de Lalande, et bien d’autres Grands Crus de France, d’Italie, d’Allemagne, la découverte de l’Armagnac, des Rhums, … Denis Dubourdieu, était-il en post doc ? est venu nous présenter les Sauternes. Les professeurs en costume trois-pièces ou tailleur strict, enseignaient dans les labos de chimie et des préfabriqués moches…

 

Êtes-vous restée en contact avec des Duadistes de votre promotion ?

Hélas pas vraiment, ma vie professionnelle a parfois été soutenue. Je retrouve maintenant avec beaucoup de joie la famille Duadistes « liée » par le vin, le partage des sensations et des émotions.

 

Être Duadiste, c’est…

Être au service du vin joyeux et enchanteur, beau, bon, vrai !.

 

Dominique de Beauregard, promotion 1984.