Portrait

Club des Duadistes, le portrait du mois : Clémence Lilti Molinier

Connaissez-vous le pouvoir de votre nez ? Chercheuse dans le domaine des neurosciences, Clémence Lilti Molinier explore les liens entre cerveau et odorat. Chaque mois le DUAD’s club présente une ou un ancien Duadiste. Clémence Lilti Molinier est de la promotion 2017

SEPTEMBRE 2021

 PortraitClémenceLiltiMolinier

Son parcours

Née en 1990, Clémence Lilti Molinier a suivi un parcours universitaire en biologie et œnologie. Master en poche, elle a exploré pendant les six premières années de sa carrière l’univers passionnant de la tonnellerie à travers les routes du Médoc, de Saint-Emilion et de l’Entre-deux-Mers où elle vit actuellement. Tout en continuant à se former auprès d’enseignants chercheurs passionnés, elle a créé VIVITIS, L’Eveil des sens, société spécialisée en formation à l’analyse sensorielle. En quête de plus de connaissances sur le lien qui unit cerveau et odorat, elle est maintenant diplômée d’un second master en neurosciences qu’elle finalise actuellement par un projet de recherche sur la récupération de l’odorat par l’apprentissage olfactif. Clémence Lilti Molinier a publié « L’extraordinaire pouvoir de l’odorat » en mai 2021 (aux éditions De Boeck Supérieur). Le DUAD’s Club l’a accueillie pour une séance de dédicace mercredi 30 juin, à la suite d’une des dégustations organisées par le club et réservées aux adhérents.

 

En savoir plus sur VIVITIS.

 

Pourquoi avoir choisi de passer le DUAD ?

Passionnée par les odeurs depuis très jeune, je voulais comprendre plus en profondeur leur synthèse, les synergies qui existent entre elles et leur perception.
Le secteur dans lequel je travaillais (la tonnellerie) repose en grande partie sur le mariage entre les composés odorants du vin et les composés aromatiques du bois de chêne. Le DUAD était indispensable pour gagner en efficacité dans mon métier et conseiller au mieux les clients dont je m’occupais.

Que vous a apporté le diplôme ?

La compréhension d’étapes cruciales et complexes de la vinification pour révéler au mieux la palette aromatique d’un vin, du raisin à la bouteille vieillie en cave. Des méthodes d’analyse sensorielle rigoureuses permettant de déchiffrer un vin mais aussi de l’apprécier davantage, comme on déchiffrerait une partition de musique. Et enfin, un riche réseau avec lequel nous partageons notre passion commune pour les odeurs, les arômes lors de dégustations au DUAD’s Club par exemple.

Quel est le meilleur souvenir que vous gardez de cette année de formation ?

Le choix est difficile… Les rencontres et les échanges avec des intervenants passionnés et les ateliers d’analyse sensorielle sont sûrement le meilleur souvenir que je garde du DUAD. Concernant la partie théorique, je garde un excellent souvenir du cours dispensé par Sandrine Garbay (maître de chai au Château d’Yquem) sur la magie qui s’opère pendant la synthèse des arômes des vins liquoreux.

Et le pire souvenir ?

Apprendre qu’une partie de l’examen portait sur la viticulture…

Y a-t-il un cours ou une dégustation qui vous a marquée en particulier ?

Je garde un excellent souvenir de l’ensemble des cours dispensés tout au long du DUAD par les intervenants principaux (Gilles de Revel, Axel Marchal et Sophie Tempère) qui nous ont offert des connaissances solides. Un cours qui m’a particulièrement marquée est celui de Frédéric Brochet, consacré à la perception. Et la dégustation qui m’a le plus émue pendant le DUAD est celle proposée par Jean-Claude Berrouet [notamment œnologue au Château Petrus pendant plus de 40 ans, NDLR] avec des vins de Trotanoy, Bel Air Mon Ange, La Fleur Petrus. Je me souviens de notes de sous-bois, de pétales de roses, de violette, de cacao… Je pourrais écrire encore des lignes d’odeurs tellement le bouquet de ces vins est riche…

Etes-vous restés en contact avec des Duadistes de votre promotion ?

Oui, et également les Duadistes d’autres promotions grâce au DUAD’s Club et aux événements proposés. Nous collaborons aussi dans le cadre d’une étude de neurosciences que je finalise actuellement sous la direction de Sophie Tempère. Le panel est composé en grande partie d’anciens Duadistes, une belle occasion de garder le contact.

 Être Duadiste, pour vous, c’est…

Etre amoureux des odeurs !

 Questions bonus : à l’origine, d’où vient l’idée de votre livre, « L’extraordinaire pouvoir de l’odorat » (éd. De Boeck Supérieur) ?…

J’enseignais l’analyse sensorielle et mon entourage m’a suggéré de rendre accessible à tous le sens de l’odorat en écrivant un livre. Je me suis prêtée au jeu de la vulgarisation scientifique.

Vous expliquez que les odeurs (et les arômes) se reconnaissent par la mémoire et l’apprentissage. Auriez-vous des conseils pour les dégustateurs qui souhaitent affiner leur sens

Deux conseils : curiosité et pleine conscience. Les occasions de sentir sont présentes à tous moments, la vie est riche en odeurs, il suffit de porter son attention et d’être connecté au moment présent (randonnées en pleine nature, l’odeur de l’herbe fraîchement coupée, celle de la tasse de café ou de thé encore fumante… la pratique est sans fin !). Et notre bibliothèque olfactive grandit de jour en jour.

 

Propos recueillis par Audrey Marret